Et toi? Ça va? Ça va. Fatigué… Fatigué(e) de cet hiver qui se traîne. Et alors que l'on s'en croit naïvement débarrassé voyant poindre une lueur de luminosité, voilà que retombe la neige. Février, le mois le plus court ? La bonne blague ! Le plus long, oui. Parce que la perspective des fêtes est passée et que mars peut toujours réserver d'improbables surprises avant que se pointe avril où ce n'est pas encore gagné puisqu'il ne faut pas se découvrir d'un fil. Alors, pour retrouver le tonus, on cherche… Aux grands maux – car la fatigue persistante en est un –, les bons petits remèdes. Naturels à tout prendre.

Que propose la jolie petite "Boîte à secrets des plantes médicinales" (1), rayon "fatigue physique et intellectuelle, manque de tonus, hypotension" ? Longue est la liste des "plantes toniques et stimulantes qui relèvent les forces". Il y a l'embarras du choix : absinthe, aulne, aurore mâle, benoîte, cannelle, baies de cassis, chicorée sauvage, cola, coriandre, semences de fenouil, fumeterre, génépi, gentiane, girofle, lavande, lichen d'Islande, menthe, moutarde noire œillet, olivier, origan, patience, persil, pervenche, écorce de peuplier, quinquina, romarin, rose rouge, sauge, serpolet, tomate, feuille de vigne rouge… pour ne pas tous les citer.

Oui, mais comment ? La petite boîte ne livre malheureusement pas tous les secrets. Tout juste son miniguide des plantes qui guérissent explique-t-il que "les plantes stimulantes ont pour effet d'augmenter l'activité et la vitalité en excitant les systèmes nerveux et vasculaire, et tout l'organisme en général. […] Les anciens phytothérapeutes distinguaient les "stimulantes diffusibles" qui ont une action rapide et de peu de durée (absinthe, semences d'aneth et d'angélique, basilic), des "stimulantes persistantes", dont l'action est moins prompte, mais plus durable (moutarde, véronique)".

Puisée dans le chapitre "Petite anthologie des remèdes d'hier et remèdes de grands-mères" de ce même miniguide, l'eau de mélisse des Carmes se prépare avec une macération dans l'eau de mélisse fraîche, de zeste frais de citron, de racine d'angélique, de cannelle, de girofle, de muscade et de coriandre. L'ensemble devant être mis à distiller. Il paraît que cette recette "simplifié" donne un remède au goût excellent et jouissant de réelles propriétés médicinales. On dit l'eau de mélisse stimulante et très efficace contre certains troubles nerveux. Elle se prend à la dose d'une demi-cuillerée à une cuillère à café, délayée dans l'eau simple ou sucrée ou, pure, sur un morceau de sucre.

Dans "Nos grands-mères savaient", petit dictionnaire des plantes qui guérissent (2), Jean Palaiseul propose une autre préparation, qui pourrait plaire à certains, en cas d'anémie ou de fatigue générale. L'auteur suggère, en effet, un apéritif à base de semences de fenouil. La recette : 60 à 80 g de semences de fenouil macérées 8 à 10 jours dans un litre de bon vin (rouge ou blanc); filtrer; un verre à bordeaux après le repas, midi et soir. Et vous voilà requinqué.

Ou alors, plus simple, du même auteur, mais dans un autre genre, une petite infusion de thym : 20 à 30 g de sommités fleuries – fraîches ou séchées – pour un litre d'eau bouillante; laisser infuser 5 à 10 minutes; ou 1 ou 2 branches par tasse (3 ou 4 tasses par jour, après ou entre les repas).

Très efficace, semble-t-il, contre l'anémie, la fatigue physique et intellectuelle, mais pas uniquement. Impressionnante est la liste des indications de cette infusion au thym : digestion pénible, fermentations intestinales, gaz, ballonnement, manque d'appétit, faiblesse cardiaque, angoisse, neurasthénie, toux convulsive, affections des bronches, grippe, refroidissements, insomnie, troubles hépatiques ou de la menstruation, infections des voies urinaires… En avant toutes, tous au thym !

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